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La thérapie : une relation nécessaire entre praticiens et patients

Nous sommes à une époque riche de démarches thérapeutiques, qu’elles soient alimentaires, comportementales, énergétiques, psychologiques, spirituelles, quantiques…


 

Comment s’y retrouver dans ce méandre lorsque notre besoin est simplement d’être aidé, accompagné dans notre retour à la santé.

 

Et si notre véritable besoin n’était pas la thérapeutique en elle-même, mais la relation thérapeutique ?

Notamment dans la dimension des médecines douces, nous sommes largement abreuvés de conseils pour prendre notre santé en main à travers revues, documentaires, internet. Nous pouvons disposer de conseils et séances pour gérer nos émotions, coacher notre vie, structurer notre corps, développer notre vitalité et résoudre nombre de nos problèmes quotidiens aux vues de ces lectures et accompagnements tels problèmes de ménopause, surpoids, apathie, dépression, angoisses, sommeil, constipation….

 

Cependant, est-ce que ceux et celles qui continuent à souffrir de ces problématiques sont uniquement des analphabètes ou des personnes n’ayant aucun accès à l’information ?

 

 

Notre monde change, nous évoluons vers la dimension de la relation


Notre monde change, l’humanité change. Aujourd’hui on peut librement accéder à ces richesses de connaissance et de découverte.


Accéder à autre chose

Et cet autre chose n’est rien de moins que l’être humain.

Mais l’être humain, c’est bien plus que de la matière, des sucs gastriques, des hormones, enzymes, des circuits lymphatiques, énergétiques…

 

L’être humain est un être de relation.

Cela semble évident, et pourtant nous sommes largement conditionnés par un passé médical dont la pratique s’est élaborée dans un cadre où la relation entre le praticien et le patient est un obstacle, voir un danger à la pratique.

 

La Thérapie évolue, les thérapeutes évoluent et les patients évoluent.

Si s’allonger sur un divan, ou sur une table de massage ou d’ostéopathie et se laisser mener vers une réparation était suffisant à une époque, je perçois une autre demande qui émerge : le patient a besoin de devenir acteur de sa guérison.

 

Et devenir acteur, c’est EXISTER ; exister avec son histoire, ses particularités et originalités, ses secrets enfouis et oubliés.

C’est aussi quitter le mode d’inertie où il attendait que le praticien soit un guérisseur miraculeux qui accomplira un miracle, c’est-à-dire qui apportera la guérison qu’il ne s’accorde pas à lui-même.

 

On choisit toujours la relation thérapeutique

Notre inconscient nous guide habilement en nous faisant pousser la bonne porte lorsque nous avons besoin d’aide. Parfois, en ne nous faisant pousser aucune porte, car cela est tout le bien que nous nous accordons !

 

Et cette bonne porte correspond à la porte que nous nous offrons pour nous accompagner.

Nous choisissons la technique si notre importance est orientée vers « se débarrasser rapidement du problème ». Nous choisirons notre praticien avec soin si nous souhaitons prendre soin de nous.

 

Dans les sociétés traditionnelles, même le moment de la thérapie était important. Chez les taoïstes, on dressait le thème astrologique de la personne à traiter ; chez les chamans, il y a le moment juste pour soigner.

 

Ce moment juste, c’est le moment propice pour que l’interaction entre le praticien et le patient soit optimum. Nous sommes loin des peurs de transfert, de contre-transfert, nous sommes dans la relation d’un être humain avec un autre être humain, et cela soigne.

Certes, vous pourriez me dire que cela ne soigne pas une douleur au genou par exemple, que cette vision peut être adaptée davantage à des souffrances psychologiques.

 

Mais qu’est-ce que la douleur au genou sinon également une douleur au « je-nous », donc un problème de relation ; qu’est-ce que la constipation sinon déjà un manque de présence donc de relation avec cette zone ?

 

Toutefois, le mieux serait une approche thérapeutique qui puisse englober cette approche de l’être humain, ainsi qu’une approche plus technique à même de traiter également le problème sur le plan corporel, physiologique.

 

Il n’est pas forcément nécessaire d’attendre que les influx cosmiques, telluriques, solaires et lunaires soient au rendez-vous, mais il me semble essentiel que le rendez-vous important est celui du patient et du thérapeute.

 

Dans cette dimension de qualité, tout compte : l’état de disponibilité que vous vous accordez, celui de la personne qui vous reçoit. Et qualité ne rime pas avec quantité !

 

Je sais que nous avons tendance à imaginer qu’un restaurant qui affiche complet est forcément bon. C’est un point de vue. Un autre point de vue nous orientera vers un lieu plus calme, où le chef a le plaisir de remplir ses mets de calme et de sérénité et viendra saluer ses convives.

 

La relation thérapeutique est la clé de la guérison

Maintenant que nous avons choisi avec soin notre praticien, entrons dans la relation thérapeutique.

 

La relation thérapeutique nous permet d’accéder à une autre relation avec nous même, car le rôle du thérapeute n’est pas forcément de guérir, de soigner mais de mener vers la guérison.

 

Parfois la guérison consiste à se rencontrer avec un autre regard, parfois seulement à se rencontrer parce que l’on a davantage utilisé ses forces pour se fuir.

En s’offrant le temps de cette réparation (plutôt que d’être contraint de se soigner parce que notre santé n’obéit pas à notre contrôle), la réparation s’effectue.

 

Plus on lutte, plus c’est douloureux et long.

Dans mon expérience, j’ai même constaté que des patients qui avaient contracté des microbes, staphylocoques et autres choses non sympathiques lors d’intervention chirurgicale étaient des personnes qui n’acceptaient pas l’opération.

 

Le thérapeute en prenant le temps de nous rencontrer nous offre l’opportunité de la rencontre avec nous-même.

 

Du coup, s’il ne prend pas le temps de nous rencontrer, il ne nous offre pas cette opportunité.

J’apporterais également deux éléments pertinents pour nous permettre de comprendre l’essence de la relation thérapeutique.

 

Tout d’abord, on ne peut pas soigner chez l’autre ce que l’on n’a pas pu soigner chez soi.

Nombreux seront ceux qui penseront que cela est erroné, pour exemple la médecine chinoise à travers l’acupuncture nous offre un panel considérable de pathologies que l’on peut traiter, même si soi-même on est affligé de quelques soucis.

Je répondrais, « cela est apparence ».

 

Extérieurement, je pourrais traiter un syndrome mais comment la personne que je traite pourrait s’ouvrir, grandir, passer à autre chose que cette construction douloureuse qu’elle a établie en elle si elle ne sent pas acceptée, si je ne suis pas capable d’entrer en relation avec elle parce qu’elle me présente une facette que je n’ai pas su accueillir, accepter et soigner en moi.

 

Cet élément est subtil, cependant très présent dans la relation thérapeutique.

 

En deuxième temps, chaque personne est un être particulier, unique, porteur dans son essentiel d’une dimension particulière. Nous sommes là sur le plan spirituel, et même si cela n’est pas forcément visible, accessible pour certains, cela n’en est pas moins présent.

 

Dans la relation thérapeutique, le patient vient chercher et recevoir la dimension spirituelle du thérapeute.

Car à tout instant, nous sommes esprit, âme et corps. La tradition taoïste mentionne que si le corps n’est pas sain, l’esprit et le cœur ne peuvent l’être totalement ; si l’esprit n’est pas sain, le corps et le cœur ne peuvent l’être non plus ; et si le cœur est malade, l’esprit et le corps ne sont pas sereins.

 

Je ne peux guérir et grandir que si je suis accepté

La relation thérapeutique offre cet espace où nous pouvons arrêter de lutter pour seulement recevoir, recevoir un soin, recevoir une présence, recevoir une énergie.

 

Cela, internet et tous ces précieux conseils sur notre santé ne peuvent nous l’apporter.

Nous recevons à la mesure de l’ouverture que nous donnons, que nous pouvons donner et cette ouverture est liée

- A notre histoire de vie

- A la qualité de présence du thérapeute à notre égard.

 

Alors, nous pouvons faire l’expérience de grandir dans notre capacité à nous abandonner, à faire confiance, et recevoir ce qui est juste pour nous dans le temps présent, et qui peut aller bien au-delà de ce que nous avions estimé avoir besoin

Cela peut aller jusqu’à nos profondeurs, jusqu’à notre essence pour nous permettre d’être plus vivant, plus présent. 

 

Article rédigé par : 

Joël Garnier - Praticien en Médecine Traditionnelle Chinoise de l'école YI TAO

 

 

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